Modifié le mercredi 8 avril 2020 à 16 h 06
La Macaulay Library souhaite vous aider à surmonter les difficultés qui se posent lorsqu’on enregistre des oiseaux ou d’autres animaux sauvages. Sur cette page, vous trouverez des conseils qui vous permettront de maximiser la qualité de vos enregistrements.
Connaissez votre matériel
Avant d’apporter votre matériel sur le terrain, vérifiez son bon état de marche. Apprenez comment il fonctionne et sachez bien le préparer et l’utiliser, vous aurez ainsi plus de chances de profiter d’excellentes occasions d’enregistrement sonore sur le terrain. Mieux vous connaîtrez votre matériel, plus vous prendrez plaisir à vous en servir et meilleure sera la qualité de vos enregistrements. Pour plus d’information, voyez nos pages sur le choix du matériel de prise de son (en anglais).
Créez des fichiers wav non compressés.
wav est le format audio standard en usage à la Macaulay Library, à la Bibliothèque du Congrès des États-Unis et dans d’autres systèmes d’archives sonores pour la conservation à long terme des documents audio. Il permet un enregistrement fidèle des sons produits par les espèces sauvages en format audio non compressé, ce qui maximise la valeur de ces documents pour la recherche et pour sa conservation aujourd’hui et à l’avenir. À l’inverse, les fichiers compressés tels que mp3 et m4a sont souvent les formats par défaut des téléphones intelligents et d’autres appareils de prise de son, mais ils éliminent des éléments d’information audio qui peuvent être importants. En apprendre plus sur les fichiers wav et la compression (en anglais).
Si votre matériel le permet, nous recommandons une fréquence d’échantillonnage de 48 kHz et une profondeur de bits de 24 bits.
Approchez-vous de votre sujet
La proximité physique permet d’accroître énormément le volume du son cible par rapport aux bruits de fond, et donc d’améliorer la netteté de l’enregistrement. À la moitié de la distance, l’intensité du signal perçu double, et il vaut donc largement la peine de tenir compte de cet aspect. Pour vous approcher, déplacez-vous lentement et sans bruit pour éviter d’effaroucher votre sujet.
Pointez votre microphone vers l’oiseau
Placez votre micro de façon à éliminer autant que possible les obstacles entre celui-ci et votre sujet. Si vous vous servez d’un microphone directionnel, pointez-le directement vers le sujet. Cet aspect revêt une importance particulière lorsqu’on se sert d’un microphone à réflecteur parabolique, qui est extrêmement directionnel. Ne quittez pas votre sujet des yeux (si vous le voyez) pour pouvoir suivre ses mouvements et maintenir votre attention sur lui. Pensez à corriger votre position pour réduire l’effet des bruits ambiants : si vous vous servez d’une parabole, tournez le dos à la source de bruits et si vous vous servez d’un microphone canon, placez-vous pour que celle-ci se trouve sur le côté. Un bon pointage permet d’accroître la qualité de l’enregistrement tout en réduisant le fond sonore.
Ajustez le niveau d’enregistrement de façon à éviter la distorsion
Si l’intensité du son enregistré dépasse le niveau maximum de l’appareil (0 dB sur l’indicateur), l’enregistrement subira une distorsion. Pour éviter cela, ajustez le niveau d’enregistrement pour que la partie la plus forte des pics de la vocalisation cible se trouve dans un intervalle sûr (p. ex. - 12 dB). Vérifiez l’intensité du son cible et ajustez le niveau d’enregistrement avant le début de la prise de son. Sur les enregistreurs 32 bits comme le Sound Devices MixPre-3 II (en anglais), le réglage du niveau d’enregistrement est beaucoup moins important et les distorsions peuvent être corrigées. Cependant la plupart des appareils n’offrent pas ces possibilités.
Niveau de crête bien réglé (à gauche); présence de distorsion (à droite)
N’ajustez pas le niveau d’enregistrement pendant la prise de son
Réglez-le au début et, si possible, ne le modifiez pas, sinon le son sera inégal, ce qui nuira à la qualité du résultat. N’ajustez le niveau d’enregistrement que si l’intensité du son cible s’accroît au point de créer un risque de distorsion (voir ci-dessus).
Faites des prises de son plus longues
Les meilleurs enregistrements sont ceux qui contiennent plusieurs types de cris ou de chants, ou bien les variantes des vocalisations. Si les circonstances s’y prêtent, il est préférable d’enregistrer pendant plusieurs minutes à la fois. Cependant pensez aussi à vous rapprocher ou à prendre d’autres dispositions pour obtenir un meilleur résultat. Le cas échéant, vous pouvez terminer votre première prise de son au bout d’une minute ou deux, puis rechercher une meilleure occasion. Plus la qualité de l’enregistrement est élevée, plus il mérite d’être prolongé. Et plus la prise de son est longue, plus vous avez de chances que votre sujet fasse quelque chose d’intéressant.
Soyez silencieux, dans en endroit silencieux
Les microphones sont sensibles et captent tout ce qui se passe autour d’eux. Notre cerveau ignore les bruits du quotidien comme la circulation automobile, les passages d’avion et l’eau qui coule, mais sur les enregistrements, ils forment un fond sonore désagréable. Si vous pouvez trouver un endroit où ces bruits sont moins présents, il sera beaucoup plus facile de produire un résultat de qualité.
Souvenez-vous également que les microphones captent les sons dont la source est proche mieux que les chants d’oiseaux situés plus loin, et c’est vous qui êtes le plus près de votre micro. Pensez aussi aux sons produits par les gens qui vous accompagnent. Évitez de bouger, de marcher, de parler ou de faire tout autre bruit pendant la prise de son et, avant de commencer, demandez aux personnes qui vous accompagnent de faire de même. Si vous tenez votre microphone ou votre enregistreur à la main, évitez les bruits de manipulation. Pour le microphone, un support amortisseur est très utile pour réduire les à-coups et les déclics causés par vos mains. Le pare-vent évite aussi les bruits causés par les rafales. Et enfin il est plus facile de rester silencieux si l’on porte des vêtements molletonnés, en laine ou en coton plutôt qu’un imperméable.
Enregistrez un message vocal
Il est facile d’oublier ce qui s’est passé pendant une prise de son, surtout si on effectue le catalogage des jours ou des semaines plus tard. Un message vocal inséré à la fin de chaque enregistrement vous permettra à vous-même et aux futurs auditeurs de mieux comprendre le déroulement des événements; il peut aussi contenir d’importantes informations contextuelles, par exemple sur les sons produits par l’oiseau. Donnez des informations essentielles telles que l’espèce en question, la date, l’heure et l’endroit, et surtout décrivez le comportement de l’oiseau observé. Quand l’avez-vous enregistré? Que faisait-il? Se déplaçait-il ou était-il perché immobile? Dans l’enregistrement, entend-on des sons émis par d’autres individus ou d’autres espèces qui auraient pu influencer les vocalisations du sujet principal? Tous les éléments d’information que vous pouvez ajouter sur le déroulement des événements sont précieux et peuvent être difficiles à retrouver après-coup. Il peut aussi être utile d’indiquer le type d’habitat, les conditions météorologiques et le matériel utilisé, peut-être le matin avec votre premier enregistrement.
Révisez, classez, éditez et téléchargez vos fichiers
Ces enregistrements sont le fruit d’un travail ardu qui ne doit pas avoir été vain, ils méritent d’être montrés au monde entier! Classez et archivez vos fichiers le plus tôt possible pour éviter de perdre des données. Autant que possible, classez-les en dossiers par jour, puis suivez nos suggestions sur l’édition de fichiers audio et téléversez-les avec votre liste d’observation eBird.