Modifié le jeudi 16 avril 2020 à 15 h 49
Les documents audio versés dans eBird et la Macaulay Library doivent être des copies fidèles de l’original enregistré sur le terrain, c’est-à-dire qu’ils doivent avoir été modifiés le moins possible. Avant de les téléverser vos enregistrements sonores avec une liste d’observation eBird, veuillez les préparer en suivant les étapes ci-dessous.
Note : Les instructions générales qui suivent s’appliquent à tous les programmes d’édition de fichiers sonores, mais quatre programmes très utilisés sont Adobe Audition, Ocenaudio, Audacity et WavePad. Au bas de cette page, vous trouverez les liens menant aux instructions détaillées pour l’édition dans trois de ces programmes. De façon générale, pour effectuer la préparation des fichiers audio, on ne devrait pas se servir des logiciels d’analyse du son tels que Raven parce qu’ils ne sont pas conçus pour l’édition d’enregistrements sonores.
Étapes de la préparation des fichiers audio
1. Enregistrez des copies de vos fichiers audio originaux
De nombreux programmes d’édition d’enregistrements sonores sont « destructifs », c’est-à-dire que si on corrige et qu’on enregistre un fichier avec l’un de ces logiciels, l’original est modifié de façon permanente. Par conséquent il est essentiel de conserver des copies des enregistrements originaux effectués sur le terrain avant de faire toute modification à l’aide de quelque logiciel que ce soit. La Macaulay Library recommande de sauvegarder deux copies des fichiers originaux (par exemple une dans votre ordinateur et une autre sur un disque dur externe) puis d’éditer une des deux pour le téléversement vers les archives. Nous vous recommandons également de conserver les versions finales éditées pour référence future.
2. Enregistrement et soumissions des fichiers wav
Le format audio standard recommandé par la Macaulay Library est wav (anglais seulement). L’outil de téléversement eBird peut traiter des fichiers audio de grande taille (jusqu’à 250 Mo); si vos enregistrements originaux sont en wav, veuillez les téléverser sous ce format avec votre liste d’observation eBird (et non convertis sous forme de fichiers compressés mp3). Si vos fichiers originaux ne sont pas en wav, ne les convertissez pas mais pensez à adopter ce format pour vos enregistrements à venir. Si votre matériel le permet, nous recommandons aussi une fréquence d’échantillonnage de 48 kHz et une profondeur de bits de 24 bits.
3. Coupez le début et la fin de l’enregistrement
Le début et la fin d’un fichier sonore sont souvent les parties les moins bonnes. La personne qui effectue l’enregistrement fait parfois du bruit en s’installant, et il peut y avoir un délai assez long avant que l’oiseau commence réellement à chanter. Lors de l’édition de votre enregistrement, laissez quelques secondes de son ambiant avant le début du premier son cible, mais supprimez tout ce qui précède. Si, pendant ces quelques secondes, il y a un fort bruit produit par la manipulation ou par une autre espèce présente, vous pouvez raccourcir davantage cette partie. À la fin de l’enregistrement, après la fin du son cible, adoptez la même méthode : conservez quelques secondes de bruit de fond (pourvu qu’il ne soit pas trop fort). Il est possible qu’il n’y ait pas beaucoup de bruits de fond; n’ajoutez pas de séquence vide et n’ajoutez pas de sons produits artificiellement.
4. Renforcement du volume (normalisation)
Même lorsque vous vous trouvez à peu de distance d’un oiseau et que vous produisez un excellent enregistrement, il est probablement souhaitable de lui ajouter encore quelques décibels. Nous vous recommandons d’ajuster le niveau de chacun de vos enregistrements de sorte que le son le plus fort atteigne - 3 dB (« normalisation »). Il est ainsi plus facile de distinguer le son cible, et l’écoute des différents enregistrements de l'archive devient plus uniforme. Il est également plus facile d’évaluer la qualité d’un fichier sonore. Le fait d’abaisser le volume d’un document sonore ne réduit pas le bruit de fond, il rend simplement plus difficile l’écoute de l’ensemble de l’enregistrement.
Par ailleurs les messages enregistrés (voix humaine) sont généralement plus forts que les chants d’oiseaux; nous suggérons donc de maintenir le niveau de crête de ces messages à - 10 dB. Les programmes d’édition permettent d’ajuster facilement le niveau sonore des différents segments, généralement à l’aide d’une commande de « normalisation »; veuillez donc traiter ainsi vos enregistrements avant de les téléverser. À l’intérieur d’un même fichier à téléverser, les différents segments doivent être normalisés séparément (voir la partie qui suit).
5. Assemblez les enregistrements du même oiseau
À l’occasion, lorsque vous faites plusieurs enregistrements du même individu particulièrement coopératif, préparez chacun de vos documents comme indiqué ci-dessus, puis assemblez-les en un même fichier en les séparant par une seconde de silence; c’est ce fichier que vous devez téléverser dans eBird. Votre fichier final devrait représenter un « enregistrement » unique, même si à l’origine celui-ci était scindé en plusieurs fichiers. Ainsi les chercheurs sauront que ce document sonore provient du même individu ou du même groupe d’individus, et qu’il est le reflet plus fidèle de l’ensemble de l’enregistrement.
On ne doit ainsi assembler que des enregistrements du même individu ou du même groupe. Par contre, si vous enregistrez un oiseau, puis un autre oiseau de la même espèce, vous ne devez pas regrouper les fichiers obtenus mais les soumettre séparément.
Si le même enregistrement contient des sons forts et évidents produits par plusieurs espèces particulièrement rares ou intéressantes pour d’autres raisons, vous pouvez téléverser le même fichier pour plusieurs de ces espèces. Cependant il devra être édité et normalisé différemment selon le sujet mis en évidence. Si le bruit de fond produit par d’autres espèces est particulièrement évident, vous devez l’indiquer sous Espèces additionnelles dans Gérer les fichiers multimédias.
6. Maintenir la continuité
Si vous avez fait un long enregistrement continu d’un oiseau qui vocalise peu souvent (comme un hibou), gardez l’ensemble du document. Les silences entre les vocalisations constituent une source d’information précieuse qui est perdue si on découpe le document en segments plus courts.
Vous pouvez faire exception à cette règle si l’enregistrement comporte des interruptions importantes (bruits cachant les sons émis par l’espèce cible : pas, manipulation, passage de véhicules, etc.). Le cas échéant vous pouvez couper ces parties et les remplacer par une seconde de silence.
7. Ajoutez des messages vocaux
Nous encourageons les auteurs des fichiers sonores à produire des messages vocaux sur le terrain et à les ajouter à leurs enregistrements d’oiseaux. C’est une excellente façon de prendre note des informations importantes concernant l’espèce cible, en particulier sur son comportement, ainsi que de tout autre renseignement pertinent tel que la date, l’heure et l’endroit. Il peut aussi être utile d’indiquer le type d’habitat, les conditions météorologiques et le matériel utilisé, peut-être le matin avec votre premier enregistrement. Si vous produisez un enregistrement sonore d’un oiseau, puis un autre enregistrement sonore de votre message vocal, vous pouvez assembler les deux en un seul fichier avant de le téléverser dans eBird (voir ci-dessus). Veuillez ne pas téléverser de fichier audio ne contenant qu’un message audio. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi téléverser votre enregistrement sans message vocal, mais dans ce cas veillez à ajouter tous les renseignements pertinents dans les Notes sur les fichiers multimédias.
8. Évitez les filtres et toute retouche d’ordre esthétique
Les logiciels d’édition sonore sont des outils puissants qui permettent d’« effacer » les bruits de fond (oiseaux, insectes, pluie, grondements d’estomac, etc.). Il peut être tentant de faire disparaître de ces types de sons de vos enregistrements, mais nous vous encourageons à nous soumettre ce que vous avez réellement entendu et enregistré sur le terrain, même si ce n’est pas particulièrement harmonieux. De telles manipulations peuvent rendre des fichiers audio impossibles à exploiter à des fins scientifiques, ou leur donner une sonorité peu naturelle. Les fichiers audio archivés dans la Macaulay Library peuvent être utilisés à diverses fins, et ils doivent donc être aussi « naturels » que possible.
Dans le même ordre d’idées, n’appliquez des filtres que si c’est nécessaire; si un fond sonore intense de basse fréquence (p. ex. vent ou trafic routier lointain) masque le son cible, appliquez discrètement un filtre passe-haut à la fréquence la plus basse possible (250 Hz ou moins). Si l’oiseau cible produit déjà le son le plus fort de l’enregistrement, il n’y a aucun besoin de filtre. On ne doit jamais employer de techniques de réduction du bruit ou d’autres techniques d’édition « extrêmes » pour des fichiers destinés à être ajoutés aux archives.
9. Téléversez!
La meilleure façon d’ajouter votre contribution à notre connaissance globale des sons d’oiseaux est de téléverser vos fichiers audio dans la Macaulay Library avec vos listes d’observation. De plus, vous créerez ainsi, sur le nuage, une copie de sécurité gratuite de vos fichiers à haute résolution que vous pourrez récupérer à tout moment. Pour en savoir plus, voyez notre page Téléversement des fichiers multimédias. Vos enregistrements sonores seront encore plus utiles si vous leur attribuez une cote de qualité ainsi que des étiquettes et des métadonnées, par exemple sur les comportements et les autres espèces présentes.
Exemple de fichier édité
L’exemple ci-dessous est l’enregistrement d’un chant de Junco ardoisé. Vous remarquerez le fort bruit de manipulation au début et à la fin, ainsi que le niveau relativement faible du chant de l’oiseau.
À l’édition, les bruits ont été supprimés et le chant de l’oiseau a été normalisé à - 3 dB; le son cible est donc beaucoup plus audible.
Instructions pour les logiciels d’édition de fichiers sonores
Adobe Audition propose la plus large gamme d’options et est gratuit en version d’essai, mais on peut acheter un abonnement mensuel ou annuel en vue d’une utilisation à long terme.
Ocenaudio, disponible gratuitement, comprend deux fenêtres d’affichage de de formes d’onde et de spectrogrammes.
Audacity est gratuit, mais il lui manque plusieurs des options qui sont offertes par Audition et Oceanaudio (double affichage des formes d’ondes et des spectrogrammes).